Les O'Callaghan. Un nom qui sonne ... puissant. Car c'est ce que sont les O'Callaghan. Puissants. Fortunés. Vieux. C'est l'une des toutes premières familles d'Irlande, et elle dure depuis des siècles. Ils sont très riches, très puissants et aussi très très arrogants. Nous sommes en 2014 et pour comptabiliser nous avons un membre du Parlement Irlandais, plusieurs grandes entreprises milliardaires dans le pays et ailleurs, deux maires, un député, et un ministre. Bref que des grands. Les derniers de la famille sont quatre. Deux garçons, deux filles. La plus jeune s'appelle Louise Aëlyn O'Callaghan.


La petite Louise est la dernière née de la famille. Elle a été élevée dans les valeurs familiales de base mais a toujours été ... un peu à l'écart. Un peu rêveuse elle aimait la danse et la musique, elle préférait le rire à la froideur, la simplicité à l'austérité, bref le contraire totale de sa famille. Petite fille on l'a laissée faire, elle a suivit les règles sans rien dire. C'était une petite fille magnifique. De grands yeux bleus, de longs cheveux blonds, un visage de poupée. Elle était belle, qu'elle était belle cette petite poupée. Aussi belle qu'elle était douce et joyeuse, toujours pleine de vie, un vrai rayon de soleil. A se demander comment une famille telle que les O'Callaghan avaient pu faire une gamine aussi généreuse et aussi douce. Elle partageait toujours, elle riait tout le temps, elle consolait ceux qui étaient tristes, elle venait jouer avec ceux qui était sur le côté. Le contraire de ceux de sa famille. Mais un jour la petite fille grandit ...


Adolescente, elle a comprit un peu plus ce qu'on attendait d'elle, ce qu'on lui demandait. Et elle n'aima pas du tout. Elle commença à se rebeller un peu mais on la recadra vite. Elle râla mais laissa faire. Elle apprit rapidement à faire tout en douce, dans le dos de ses parents, souvent couverte par son grand-frère, celui le plus proche d'elle qui était comme elle du genre rebelle, et devant eux, elle était la petite chérie parfaite, un vrai petit ange. Ses parents ne furent pas dupes mais tant qu'elle ne faisait pas de frasques et ne salissait pas le nom de la famille tout allait bien. Ce qui n'était pas le cas de son frère.


Après le départ de Tituan, Lou a commencé à faire le mur plus souvent, à s'évader plus souvent, surtout au travers de la danse. Elle passait des heures et des heures à danser. La danse, c'était sa passion. C'était son souffle d'espoir. Classique. Modern-jazz. Elle dansait depuis l'âge de quatre ans et n'avait jamais cessé depuis. La danse, c'était sa vie.


Elle fixait le parc devant elle, le regard flou, les larmes ravageant son visage. Elle avait l'impression que sa vie était finie. Les gens passaient autour d'elle, sans comprendre, le regard parfois compatissants, parfois désolés, parfois de pitié. Bien sur qu'on la reconnaissait. Bien sur qu'on savait ce qui c'était passé. Qui n'ignorait pas que les O'Callaghan venaient de perdre l'un de leurs fils, le plus jeune, Tituan. Pour les autres, c'était un fils, un frère, un neveu mais pour Lou c'était plus que ça. Elle avait perdu son grand frère, son protecteur, son meilleur ami, son confident. Elle vit quelqu'un arriver à la périphérie de ses yeux mais ne tourna pas la tête. Sa soeur s'assit près d'elle et prit sa main. Et pour la première fois, Lou posa la tête sur l'épaule de son aînée et pourtant, Dieu sait que beaucoup de choses les séparaient ces deux là entre la petite fille parfaite et la rebelle angélique.


Elle se leva et parti, s'éloignant, au moins le temps d'un week-end, de cette famille de cinglés qu'elle se tapait.