Rencontrés dans en boîte de nuit alors que la demoiselle avait dix-sept ans et lui vingt et un, ils ont passé la nuit ensemble et se sont séparés au petit matin, pour normalement ne plus jamais se revoir. Mais Sadie est tombée enceinte de ce mystérieux inconnu dont elle ne connaissait même pas le nom. Totalement dépassée, elle n’en a parlé à personne et n’a pas gardé le bébé. Elle a repris sa vie comme si de rien n’était, comme si cet homme n’avait jamais existé et comme si elle n’était jamais tombée enceinte. Tout ceci semblait bien loin derrière elle, lorsque plusieurs années après, Jerry est parvenu à la retrouver. Il a tout d’abord essayé de la séduire, avant que celle-ci lui annonce qu’elle était sur le point de se marier… avec une femme ! Et qu’elle n’avait pas envie d’avoir quelque chose à faire avec lui. Pourtant il a insisté, elle a fini par craquer et aujourd’hui il est son meilleur ami… voire plus si affinités ! En effet, la femme de Sadie est devenue amnésique suite à un accident de voiture, et est partie six mois à Londres après ça. C’est à cet instant que Jerry a commencé à prendre plus d’importance dans la vie de ma blondinette. Étant sans cesse présent pour la soutenir, pour s’occuper de Kalina, la fille de Sadie, cette dernière a fini par se rapprocher inexorablement de son meilleur ami… jusqu’à ce qu’ils finissent par coucher ensemble ! Et plusieurs fois. Lui étant totalement épris d’elle, tandis qu’elle… elle ne sait pas trop ce qu’elle ressent. Manque d’amour et désespoir ou bien sentiments naissants ? Elle n’en sait rien, mais toujours est-il que sa femme est de retour de Londres et, même si elle est toujours amnésique et ne se souvient pas de Sadie, elle risque de ne pas apprécier la relation qui se profile à l’horizon !

« Qu’est-ce qu’une charmante jeune fille fait ici, toute seule, aussi tard le soir ? Tu ne devrais pas être au lit à cette heure ? » Je me retournais vivement en entendant cette voix dans mon dos. Immédiatement, je tombais nez à nez avec un homme d’une vingtaine d’années, beau comme un dieu et doté d’un sourire de prédateur. J’avais réussi à berner le gars de l’entrée en lui présentant une fausse carte d’identité et cet homme lui, m’avait percée à jour en l’espace de quelques secondes. Je baissais la tête, rougissant violemment. L’homme se mit à rire à cet instant et me fit un clin d’œil, comme pour me signifier qu’il ne dirait rien. Puis il commanda deux verres et, lorsque le serveur les lui apporta, il en garda un pour lui et déposa l’autre sous mon nez. « Alors dis-moi, tu n’as pas répondu à ma question. Qu’est-ce que tu fais ici, seule ? » Devais-je vraiment lui répondre ? Ou bien était-il préférable que je prenne mes jambes à mon cou ? Moi qui d’habitude étais si téméraire, je me sentais toute intimidée devant ce jeune homme. « Hum et bien… Je voulais juste voir comment c’était. A l’intérieur. » J’haussais distraitement les épaules, buvant une petite gorgée de mon verre. Immédiatement je me mis à tousser. Je ne savais pas ce qu’il avait commandé, mais le liquide me brûlait la gorge. Néanmoins, je me ressaisis rapidement. « Et toi, qu’est-ce que tu fais là, seul ? » Il tourna la tête vers moi, nouveau sourire carnassier de sa part. « A ton avis ? »
Cette nuit-là, nous continuâmes à parler encore longtemps, enchaînant les verres, jusqu’à ce que je sois suffisamment bourrée  pour me faire entraîner par cet homme. Il m’a emmené chez lui et m’a pris ma virginité. J’avais dix-sept ans et je venais de faire la plus grosse connerie de ma vie.

[Extrait de ma fiche]

« Okey, je ferme les yeux, tu regardes et euh… » « Roh mais merde Sadie, allez là, ça va quand même pas te bouffer ! » Je l’ai regardé comme si elle était folle. « Tu déconnes ou quoi ? Ce truc ça peut changer toute ma vie ! » « Oui bon, d’accord… M’enfin aussi si t’avais pas… » Elle a baissé la tête, gênée puis s’est tut. « Si j’avais pas quoi, Hayden ?! » Le regard que je lui ai jeté était glacial et elle n’a pas osé continuer. Elle m’a simplement poussé dans un coin, résignée. « Okey okey, j’ai rien dit. Mets-toi là et quand ça sera bon, je te dirais, ok ? » J’ai simplement hoché la tête et, après avoir inspiré un grand coup, je me suis détournée et me suis mise à observer le plafond. Tout en faisant cela, j’entortillais nerveusement  mes cheveux, priant de toute ma force pour que ça ne soit pas ce que je pensais. Le silence s’est fait pesant dans les toilettes, aucune de nous ne parlait. Puis, au bout de quelques minutes, Hayden a poussé un cri et cela m’a glacé le sang. Instantanément j’ai senti les larmes me monter aux yeux et je me suis effondrée sur le sol. Je n’avais pas besoin de me retourner, je n’avais pas besoin de voir de mes propres yeux ce petit plus bleu affiché sur le test que je venais d’effectuer… J’étais foutue. J’ai senti un bras entourer mes épaules et, un instant, j’ai eu envie de le repousser. Mais je ne l’ai pas fait, comprenant que me défouler sur Hayden ne servirait à rien, tout était de ma faute. Alors je me suis simplement laissé aller contre elle et j’ai laissé mes larmes couler librement sur mes joues. « Je suis désolée Sadie… » Je n’ai pas répondu, je me suis contentée de fixer le sol tout en continuant de sangloter. « Tu vas faire quoi ? » J’ai levé les yeux vers elle et j’ai haussé les épaules. Je n’avais que dix-sept ans et j’étais incapable de savoir quoi faire, il était bien à le problème. « Je ne sais pas Hayden. Je ne sais pas... »

[Fin de l’extrait]

Je n’ai pas gardé l’enfant, j’ai avorté. Je n’étais pas prête à devenir mère et encore moins à élever l’enfant d’un homme dont je ne connaissais même pas le nom. Lui par contre, connaissais le mien, j’avais été assez stupide pour le lui dévoiler. J’ai donc mis fin à ma grossesse et repris ma vie comme si rien ne c’était jamais passé. Les années se sont ainsi écoulées, les unes après les autres sans que j’ai aucune nouvelle de cette homme. Au début, j’avais eu peur qu’il cherche à me retrouver, grâce à mon nom. Mais ce n’est jamais arrivé. Enfin… Si. Mais seulement sept ans plus tard. J’avais vingt-cinq ans, j’étais en couple avec une femme incroyable et je n’avais nullement besoin de cet homme dans ma vie. Pourtant un jour il a débarqué devant ma porte. Je portais toujours mon nom de jeune fille, n’étant pas encore mariée, et il ne lui avait pas été très difficile de dégoter mon adresse. Ce jour-là, ce n’est pas moi qui lui ai ouvert la porte, mais Roxy. Alias ma petite amie. Seulement ça, il ne le savait pas. Le regard plein d'espoir et  d’incompréhension, il a demandé si j’habitais bien ici et, après avoir reçu une réponse positive, a ajouté : « Vous êtes sa colocataire ? », ce qui, il faut l’avouer, a bien fait rire ma compagne, qui ne s’est pas donné la peine de répondre. Juste de m’appeler. « Sadiiiiiie ! » J’ai dévalé les escaliers, mais me suis stoppée net en le découvrant sur le pas de ma porte. Toujours aussi beau. Merde. Je n’avais jamais parlé de cette partie de ma vie, pas même à Roxy. Comment lui expliquer qui était cet homme ? Cet homme dont je ne connaissais toujours pas le nom. Tant pis, j’inventerai quelque chose. Je suis donc sortie dans la rue, refermant la porte derrière moi. Nous nous sommes éloignés de la maison et, immédiatement, je me suis mise à crier, lui demandant ce qu’il foutait là et ce qu’il voulait. Il semblait avoir changé, mûri. Dans un haussement d’épaules, il m’a expliqué qu’il y a sept ans, une petite blonde l’avait marqué plus qu’il ne l’aurait cru. Et qu’aujourd’hui il avait cherché à la revoir. Cette petite blonde, pas besoin d’être un génie pour comprendre que c’était moi. J’ai levé les yeux au ciel en l’entendant et j’ai tourné les talons, prête à rentrer chez moi. Mais il m’a attrapé par le bras et m’a attiré contre lui, posant ses lèvres sur les miennes. Je n’ai pas compris ce qui s’est passé à ce moment. Je suis restée bloquée quelques secondes avant de lui coller une gifle retentissante. Lui non plus n’a pas compris. J’étais furibonde et je le lui ai bien fait comprendre avant de retourner chez moi. Mais avant de rentrer chez moi, je l’ai entendu me hurler. « Au fait, moi c’est Jerraïkar ! Mais tu peux m’appeler Jerry ! »

A la suite de ça, j’ai reçu bon nombre de petites cartes, me proposant de venir boire un verre ou dîner avec ce fameux Jerry. J’ai toujours refusé, jusqu’au jour où j’ai fini par craquer, n’en pouvant plus de me faire harceler de la sorte alors que j’étais sur le point de me marier. J’ai donc accepté de dîner avec lui et, alors que j’imaginais que la soirée allait être un cauchemar, celle-ci s’est plutôt bien passée. J’ai appris à le connaître, à le découvrir et… à l’apprécier. Il n’a rien tenté ce soir-là, ni même les autres soirs où nous nous sommes vus. Car oui, je l’ai revu. Et je lui ai calmement expliqué qu’une histoire entre lui et moi était impossible car j’avais une femme dans ma vie et que j’étais sur le point de l’épouser. Bizarrement il a compris et nous sommes restés de simples amis. Enfin… Il est vite devenu mon meilleur ami en vérité. Jusqu’à aujourd’hui…

Deux ans se sont écoulés et Jerry a toujours été là pour moi. Il a été présent lorsque ma femme a eu un accident de voiture et a perdu la mémoire, m’oubliant au passage. Il a aussi été présent lorsque Roxy est partie à Londres, abandonnant tout derrière elle, sa femme comme sa fille. Il m’a d’ailleurs énormément soutenue et m’a beaucoup aidé avec Kalina, remplaçant Roxy et devenant un peu comme son papa. Autant dire que ces six derniers mois, il a passé énormément de temps chez moi. Et ce qui devait arriver arriva, à force de nous rapprocher, nous avons fini par craquer. Lui ressentait toujours des choses, moi et bien…  Je ne sais pas si j’avais réellement des sentiments, mais j’avais terriblement besoin de réconfort et de me sentir aimée. Nous avons recouché ensemble. Et pas qu’une fois à vrai dire. Je me suis totalement abandonnée dans ses bras. Seulement voilà, Roxy est de retour et même si elle est toujours amnésique, cela risque de ne pas forcément lui plaire de découvrir cette liaison dangereuse.